Les 4000 îles

Le petit poste frontière de Dong Kalor est bien calme (aucune activité commerciale entre le Cambodge et le Laos semble t'il), nous n'y croisons que quelques touristes. 

Côté Laos, je réussis d'ailleurs à récupérer nos 5 passeports dûment tamponnés après seulement un quart d'heure de non négociation(!) en refusant catégorique de payer les 10us$ de bakchich. 

Autre anecdote amusante eu égard au niveau de développement sanitaire des 2 pays: les roues du camion (uniquement une partie des flancs) sont sommairemement aspergées d'un produit … eau décontaminante???
Au moins cela donne du boulot à un laotien!


Nous sommes mi mars et pour des raisons climatiques (températures croissantes jusque fin Avril), nous devrions idéalement quitter l'Asie fin mars. Les enfants sont d'ailleurs attendus par leurs cousins à Sydney vers le 10 Avril. Nous décidons donc de ne pas remonter vers le nord montagneux du pays qui semble t'il est magnifique, mais préférons prendre le temps de bien découvrir le sud: une semaine dans les "4000 îles" et une semaine sur le plateau des Boloven.


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Ici, au Laos, le Mékong, d'où surgissent près de 4000 îlots lors de la saison sèche, mesure jusque 14km de large. Il est ponctué de chutes qui ont d'ailleurs représenté un obstacle majeur pour les explorateurs français lors de leur progression vers la Chine à l'époque coloniale. 


Nous établissons notre "camp de base" à Muang Khong, sur l'île principale de Don Khong, la moins touristique, où la présence de quelques guest houses nous assure de bons repas et la wifi pour contacter les agences maritimes en vue du shipping retour du camion vers la France. 



Ici, le silence est roi et la population vit au ralenti au creux des hamacs, à l'abri de la chaleur. Tous les enfants (y compris les nôtres) se baignent dans le fleuve à l'heure de la toilette familiale ou de la lessive, les hommes pêchent à la dérive sur les fines embarcations, les buffles se rafraichissent aussi et il règne une atmosphère paisible et gaie à la fois. Le décors est magnifique, surplombé par un Boudha géant sur une colline de l'autre rive. Le Mékong grandiose et à la hauteur de nos espérances.








Sur l'autre berge, à l'ouest, dans une moiteur totale nous calons devant le contenu douteux de nos assiettes à la table du restaurant flottant complètement envahi d'insectes. Bienvenue au coeur de la vie locale... Nous arrivons à l'apogée de notre immersion asiatique! 




Une des différences majeures avec le Cambodge: ici, au Laos, la population semble réservée, en tout cas assez indifférente à notre présence et nous avons du mal à partager quelques sourires (hormis lors des séances photos). Imaginez au Cambodge pour un tel bivouac, nous serions pris d'assaut par une ribambelle d'enfants et d'adultes souriants et rieurs, curieux de visiter nos drôles de maisons roulantes.

Au petit matin, dès 5 heures, nous sommes réveillés par des dizaines de barques venues des villages et du Cambodge voisins accostant de part et d'autre de nos camions, venus pour se ravitailler au marché quotidien. 


Etale de viande…pour la chaine du froid, mieux vaut ne pas y penser! 



Au menu ce matin, fourmis, larves et insectes! C'est tellement bien présenté! 

Contrairement à la plupart des femmes cambodgiennes qui s'habillent en pyjamas colorés, les Laotiennes portent le sarong, sorte de jupe longue en soie.



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Nous partons le jour suivant à la découverte des Chutes de Liphi plus au sud, à 2 heures de navigation. L'occasion est belle pour réaliser mon rêve de descendre le Mékong en paddle sur quelques kilomètres, vite parcourus avec le courant. 












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