Darwin - Perth

48h de passage à Sydney (après notre périple en Nouvelle Zélande), histoire de revoir les beaux endroits, de s’offrir un bon resto dans le quartier des Rocks (décidement, que cette ville est magnifique!) et déjà nous reprenons l’avion pour Darwin, dans le Northen Territory (Top End) pour la suite et fin de notre grand périple: 1 mois pour rejoindre Perth par les Stuart, Victoria, Great Northen, North West Costal et enfin Brand Highways.

5 heures de vol initiatiques de jour au dessus des déserts australiens pour prendre la mesure de ce qu’immensité signifie à l’échelle de l’île continent: la terre est rouge, nous survolons des étendues désertes, plates variant de l’ocre au rouge à l’infini sur des milliers de kilomètres, des lacs de sel, des pistes tracées à la règle et à l’équerre qui semblent venir de nulle part et qui se perdent à l’horizon. Ce pays est décidément immense et vide!



Plus au nord, avant d'atterrir, d’énormes incendies obscurcissent le ciel jusqu’à l’horizon. 


ces incendies... vus d'en bas


A Darwin, c’est le climat tropical qui nous attend. Il fait beau et chaud et on est donc passé directement de l’hiver néo zélandais à la saison sèche dans le Nord de l’Australie. 

Au premier regard, ici, ils sont barbus, costauds, tous en short et grosses godasses au volant de 4*4 suréquipés et couverts de terre rouge. L’Outback est bien aux portes de la ville! 
Darwin qui n’a aujourd’hui aucun intérêt architectural a été reconstruite après le passage du cyclone Tracy qui a littéralement rasé la ville en 1974.
La mer est belle et attirante mais stop!...ici on ne se baigne pas! les crocodiles cernent le rivage et les terribles méduses boite sont là! Un petit tour au musée de la ville nous confirme la présence sur le territoire de charmantes petites bébêtes toutes plus vénimeuses les une que les autres! 

Un peu surpris, nous découvrons aussi la population aborigène «des villes». Désoeuvrés, ils errent à longueur de journée ou sont regroupés sur les espaces verts, dorment dehors et ressemblent un peu à nos «SDF». «La question aborigène» semble très complexe et nous est bien inconnue. Le passé douloureux est sans doute encore trop proche pour les premiers habitants du continent qui ont été bien malmenés lors de l’arrivée des colons, pour qu’ils retrouvent un équilibre pour vivre en harmonie entre la tradition et la vie moderne. Le gouvernement australien a demandé pardon au peuple aborigène il y a seulement une dizaine d’années, aujourd’hui un travail est accompli pour mettre en valeur la culture et l’art aborigène, des territoires ont été redistribués et sont interdits d’accès sans autorisation, la consommation d’alcool est très règlementée.

Le ton est donné dès les premiers jours avec la visite de la région du Kakadu, terre natale de Crocodile dundee où le saltwater crocodile règne en maître dans ce dédale de rivières et de marécages. La peur latente d’une mauvaise rencontre (les serpents et les araignées ont aussi mauvaise réputation dans les parages) nous limite aussi pas mal dans nos mouvements, même quand il s’agit de s’éloigner de quelques mètres pour aller faire un petit pipi. Cette nature sauvage incite à rester sur les zones dégagées et les chemins et à garder nos distances sur les rives des billabongs.

L’adrénaline monte le deuxième soir, lorsque nous entendons un gros «splash» et apercevons de loin notre premier «big one», dans la rivière bordant notre bivouac. 



En braquant les phares de nuit sur l’eau, nous apercevons une silhouette avancer doucement à la surface. Au petit matin, Montaine scrute la rivière aux jumelles, mais pas question de s'approcher plus près de la berge! 





Titouan déclare «pas question de quitter le territoire sans avoir vu un croco de près». Nous partons donc tout doucement à la découverte d’un grand marécage (Yellow River), en bateau, guidés par une ranger passionnée. L’environnement est magnifique, et nous sommes entourés de toute part par une faune que nous semblons déranger à peine dans ses occupations de chasse, pêche, et sieste profonde sur les berges pour les crocos que nous approchons de très près! 












Cerise sur le gâteau, un croco passe en ondulant doucement devant notre étrave juste avant de débarquer. Merci Margareth! 



Dans le pays où les 4x4 sont rois et surtout indispensables sur les pistes, nos petits vans limitent pas mal nos possibilités d’incursions à l’intérieur des Parcs Nationaux. Une grande partie des pistes (et de la route) sont submergées pendant «le wet» (saison des pluies) et de nombreux guets subsistent pendant la saison sèche. Certaines portions de quelques kilomètres nous permettent tout de même d’atteindre des "campsistes" nous donnant ainsi l’impression de vivre un vrai safari.  



Si nous avons devant nous plusieurs milliers de kilomètres à parcourir, ils nous procurent dès les premières heures une sorte de fascination passive et muette.
L’immensité du décor (d'une certaine monotonie mais qui varie imperceptiblement heures après heures), la rectitude de la route qui se perd sans cesse à l’horizon, l'invariabilité de la vitesse calée à 90 km/h, le désert humain, les lumières, et l’absence d’obstacles à nos pensées nous injectent notre dose journalière d’endorphine relaxante, et jamais nous ne ressentons de lassitude, le bush est vraiment fascinant!














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Nos journées se calent sur le cycle du soleil. Les heures de route sont ponctuées de pauses café et repas (le petit dèj après une heure de route lorsque le soleil est assez haut pour nous apporter la chaleur perdue pendant la nuit) 





 et de pauses essence tous les 200 ou 300km dans les roadhouses qui se résument à une pompe à essence (avec une petite boutique et un Motel) où viennent aussi se ravitailler les roadtrains, ces énormes camions à 3 ou 4 remorques.





Si nous n'en croisons que rarement les deux premières semaines, c'est un véritable balai (1 tous les 2 minutes environ, tard dans la nuit également) qui brise le silence d'un bivouac sur la route entre le port minéralier de Port Hedland et les mines de fer à ciel ouvert situées plusieurs centaines de kilomètres plus au sud. 



Cette mine de fer vue du Mont Bruce (situé à l'extrémité ouest du Karijini NP) 
charge aussi des trains d'une longueur inouïe: 
nous avons compté plus de 250 wagons! 

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En fin d'après midi, nous nous arrêtons pour la nuit soit dans sur un simple parking "rest area" de bord de route pratique pour rouler jusqu'à la nuit tombante, 




soit dans un camping gratuit d'un National Park, 


ici dans le Kakadu

soit une fois de temps en temps dans un des caravan parks bien chargés en cette période de haute saison touristique, histoire de prendre une vraie douche, de faire une lessive et de trouver une connexion internet (5 fois seulement en 1 mois),


ici à Broome

soit en mode "sauvage" en s'écartant un peu de la route en empruntant un bout de piste. Ces soirées en plein désert, au milieu de nulle part, au coin du feu, dans un silence total sous un ciel étonnamment étoilé sont de loin nos préférés, et ceux qui certainement nous rappellerons un jour par ici! 
Titouan et Montaine ne nous contrediront pas: chaque jour, ils ont hâte de s'arrêter pour ramasser du bois mort, préparer un foyer avec des pierres et allumer le feu. Et le matin, avant toute chose, ils vont le raviver pour se réchauffer et préparer leur pain grillé! 









Les bivouacs sont des moments forts au crépuscule et à l'aurore. Le ciel compose alors d'un horizon à l'autre des dégradés de couleurs d'une beauté que notre pellicule ne peut raconter que très partiellement.




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En Australie, Pas question de rouler de nuit, car les kangourous sont attirés par les phares, et si les roadtrains ne craignent rien, le choc avec une voiture peut être fatal. Mieux vaut donc les observer de jour (essentiellement le matin ou le soir) et quand ils veulent bien se montrer d'ailleurs car il nous aura fallu une bonne dizaine de jours d'observation attentionnée avant de voir le premier spécimen… vivant! (La route est jalonnée de cadavres pris en charge par de grands charognards)







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En Australie, tout est grand donc, surdimensionné, à l'image aussi de ces termitières qui couvrent une bonne partie du bush...




 … et qui changent tout de même d'architecture et de couleur d'une région à une autre! 



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Et puis un jour nous atteignons la ville (où plutôt la bourgade) de Fitzroy Crossing et avons la chance de vivre quelques heures inoubliables d'une compétition de "rodéo". Si aujourd'hui, dans les stations (c'est le nom donné aux fermes australiennes qui peuvent atteindre sans peine la superficie d'un département français!), le bétail est rabattu avec des avions et des quads ou motos, la tradition de cow boys des générations passées semble bien vivante au coeur de l'outback.













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Si nos vans 2wd (2 roues motrices) faute de pouvoir emprunter les pistes nous font passer à notre grand regret à côté de certains grands parcs nationaux qui semblent pourtant incontournables, une boucle par le sud pour atteindre le Karijini NP (National Park) vaut vraiment le détour, ne serait ce que pour la seule petite partie que nous avons pu découvrir par le petit bout de piste carrossable













En longeant la côte à partir de Broome (à mi chemin de notre périple), le bush et le ciel deviennent plus fades donc moins captivants, par contre la mer et le littoral prennent le relai! 


ici à Broome...


ici à 80 mile Beach...





ici à Cape Keraudren (avec plusieurs incendies en toile de fond) ...




ici dans le lagon du Ningaloo Reef

où nous découvrons tous les poissons de l'aquarium 
au milieu de coraux multicolores...


ici à Shark Bay ...

Shell beach, à Shark bay: 
ce n'est pas du sable mais des milliards de petits coquillages blancs! 

ici à une cinquantaine de kilomètres au nord de Perth, 
dans un flux d'ouest mouvementé 
qui nous ramène doucement pour notre retour imminent à la maison 
vers l'ambiance de notre climat océanique.

C'est déjà avec une forte nostalgie, à Perth, avant de rentrer en France, au terme de notre périple de 5500 km à travers le bush et le long de la côte ouest australienne, que nous publions ces quelques lignes. Nous espérons vraiment que la vie nous permettra un jour de revenir fouler la terre australienne, en 4x4 de préférence!